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Le satellite SWOT observe les vagues d'un tsunami

En mai 2025, SWOT observe un tsunami à la surface de l’océan. La comparaison de ces données avec un modèle de propagation montre des formes de vagues claires et similaires. Les données SWOT sont gérées par le CDS-AVISO du pôle ODATIS et sont directement accessibles depuis le catalogue.

Au cours des dernières décennies, des tsunamis transocéaniques ont pu être observés à plusieurs reprises par des satellites altimétriques dits conventionnels avec des altimètres mesurant la hauteur de surface des océans au « nadir », le long de la trace du satellite. L'événement le plus important jamais mesuré par ce type d'instrument a été le tsunami de 2004 dans l'océan Indien, capturé par les missions altimétriques en orbite en 2004 : Jason-1, Topex/Poséidon, GFO et Envisat.

La mission altimétrique SWOT (Surface Water and Ocean Topography) développée par la NASA et le CNES, a été lancée en décembre 2022. Son intrument KaRIN, interféromètre radar en bande Ka, fournit pour la première fois, des images 2D de hauteur d'eau, sur les océans et les eaux continentales avec une résolution spatiale, de 2 km ou 250 m sur l'océan, jusqu'à 10 m sur les eaux terrestres. Sur les océans, cette résolution inédite de l’altimètre KaRIn est améliorée d’un facteur 10 par rapport à l’altimétrie conventionnelle.

En mai 2023, SWOT capture la signature d’un tsunami à la surface de l’océan; tsunami généré par un tremblement de terre de magnitude 7,7 qui s'est produit au sud-est des îles Loyauté (sud-ouest de l'océan Pacifique) [Faugère et al., 2024] 

En mai 2025, deux ans après cette première image 2D d'un tsunami, les membres d'une collaboration scientifique internationale composée de PRS (Universidad de Chile), CNES/CLS, UniCA/OCA/CNRS/IRD/Géoazur, CEA (France) et GNS Science (Nouvelle-Zélande) ont capturé de nouvelles caractéristiques de vagues de tsunami dans l'océan Atlantique Sud, en combinant les données 2D de l’instrument KaRIn et les prédictions d’un modèle de tsunamis. 

L'observation par SWOT de l'élévation de la surface de la mer et la simulation du tsunami à 17:51:29 UTC (voir la vidéo du Programme risques sismiques de l'université du Chili) montrent des formes de vagues claires et similaires ainsi que des fronts de vagues planaires. Ce tsunami a été déclenché environ 5 heures plus tôt au large de la partie la plus méridionale de la Patagonie chilienne, à une centaine de kilomètres au sud du mythique Cap Horn, par un tremblement de terre rare d'une magnitude de moment estimée à Mw7,4. 

Dans cette partie de l’océan Austral, les mesures sismiques et de tsunamis in situ restent très rares. En raison de l'incertitude sur la source, de l'absence de mesures du niveau de l'eau en haute mer dans cette zone (systèmes DART réseau de stations de signalement des tsunamis) et pour prévenir un impact potentiellement grave sur les populations côtières, le service hydrographique de la marine chilienne a émis une alerte d'évacuation dans le sud du Chili et l'Antarctique ; alerte qui fût levée quelques heures plus tard.

L'apport de telles observations des satellites altimétriques est important, non pas directement pour un système d'alerte en temps réel, mais pour être assimilées dans les modèles de propagation, pour caractériser la dispersion de l'onde, en terme de trajectoire, vitesse et amplitude afin d'évaluer l'importance du risque dans les régions les plus exposées.

En analysant le nouvel ensemble de données SWOT, la communauté scientifique améliore la compréhension des processus complexes qui ont déclenché le tsunami et affine les modèles de propagation. SWOT pourrait ainsi aider à mieux comprendre les particularités tectoniques d'une zone tectonique mal connue située à la jonction entre la limite de la plaque Antarctique-Scotia et la zone de fracture de Shackleton.

Les données de la mission SWOT sont gérées par le CDS-AVISO et sont directement accessibles depuis le catalogue ODATIS.

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